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Vœu portant sur la reconstruction de la maternité des lilas aux Lilas

jeudi 20 novembre 2014, par Union locale CGT Bagnolet-les Lilas

Vœu portant sur la reconstruction de la maternité des lilas aux Lilas
Présenté par le groupe Ecologie et Citoyenneté
Au conseil communautaire d’Est Ensemble du 18/11/2014 :

« Véritable symbole d’une pratique militante, digne et respectueuse de l’obstétrique, des choix des parents et des droits des femmes, la maternité des Lilas et son centre d’orthogénie fondés il y a désormais cinquante ans sont menacés de liquidation judiciaire.
Intimement associée à l’accouchement sans violence, à une véritable place donnée aux pères dans le processus de la naissance de l’enfant mais aussi à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), cette maternité est une « petite institution mais un grand lieu de liberté » selon les mots de Marie-Laure Brival, porte parole du collectif de la maternité, gynécologue obstétricienne et chef de service.
Alors que depuis 2007, l’ensemble des autorités reconnaît la vétusté des locaux et leur inadéquation à l’activité réalisée au regard des normes sur la périnatalité, alors que tous s’accordent sur l’impossibilité de l’extension sur le site actuel, et conséquemment sur l’impossibilité d’augmenter l’activité à plus de 1700 naissances, tous les acteurs dont l’établissement requereur et l’agence Régionale de l’Hospitalisation (AGH) se sont engagés dans un projet de reconstruction du bâtiment afin d’offrir aux patientes, à leurs familles et aux personnels des conditions de travail et d’accueil décentes, tout en préservant le projet médical de l’établissement qui fait sa réputation.
Mais en 2011 puis en 2013, l’Agence Régionale de Santé (ARS) a suspendu le projet, conditionnant dans un premier temps la reconstruction à son adossement physique à une autre structure hospitalière puis dans un second temps à sa délocalisation.
Dès lors et depuis bientôt quatre ans, un collectif de soutien à la maternité et à son projet initial, mobilisant de nombreux personnels, usagers, élu(e)s, personnalités publiques et anonymes, mène une lutte exemplaire, entre attente, espoir et désespérance, entre promesses et menaces de fermeture.
Concomitamment, le 3 juillet dernier, le Mouvement Français Pour le Planning Familial (MFPPF) a présenté les conclusions de son étude départementale sur l’accès à l’IVG. Celle-ci démontre que l’accès à l’IVG devient de plus en plus problématique en termes d’accueil, de connaissances des dispositifs spécifiques d’accompagnement et de délais mais aussi inégalitaire sur tout le territoire français.
Considérant qu’après les manifestations violentes contre « le mariage pour tous », le droit à l’avortement pourrait être menacé par de nouvelles tentations réactionnaires, bien que depuis 2013 et conformément à un engagement du président de la République, la loi de financement de la sécurité sociale ait prévu le remboursement à 100 % de l’IVG - le cas récent de l’Espagne marqué par de fortes restrictions dans l’accès à l’IVG illustrant le caractère non-acquis du droit des femmes à disposer d’elles-mêmes -
Considérant par ailleurs que la France possède un des taux de natalité les plus élevé d’Europe, dont la constance depuis 1973 n’a pas d’équivalent au monde,
Considérant que les activités d’obstétrique de niveau 1 et d’orthogénie ne sont pas valorisées par la tarification à l’acte, et que par conséquent la Maternité des Lilas est dans l’incapacité d’autofinancer la reconstruction ni même d’emprunter,
Le conseil communautaire d’Est Ensemble demande à l’Agence Régionale de Santé (ARS) :
 de se préoccuper du respect des recommandations de la Haute Autorité de Santé fixant à 5 jours le délai entre la demande d’IVG et l’acte lui-même,
 de considérer la logique d’accès aux soins sous l’angle de la proximité en privilégiant des établissements à taille humaine pour répondre aux besoins des femmes de Seine-Saint-Denis, population parfois vulnérable et paupérisée,
 de prendre en compte l’impérieuse nécessité de ne pas aggraver la situation en « condamnant » l’un des principaux centre du département, en lutte depuis plus de quatre ans, et demande aux autorités compétentes, administratives et politiques, un engagement sur la totalité du financement permettant le démarrage du projet de reconstruction de la maternité des Lilas, lieu emblématique de la lutte pour le droit des femmes, aux Lilas. »