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solidarité avec les Goodyear : un coup contre un est un coup contre tous

mardi 12 janvier 2016, par Admin UL CGT Bagnolet

Séquestration à Goodyear Amiens-Nord : 9 mois de prison ferme pour 8 ex-salariés
Le parisien 12 Janv. 2016, 10h50 | MAJ : 12 Janv. 2016, 12h59

Huit anciens salariés de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord ont été condamnés mardi à Amiens à 24 mois de prison dont 9 ferme pour la séquestration de deux de leurs dirigeants en 2014. Le parquet avait requis contre chacun d’entre eux une peine de deux ans d’emprisonnement, soit un an « ferme aménageable » et un an de sursis, lors de l’audience du 24 novembre. Ils ont été condamnés mardi à 24 mois de prison dont 15 avec sursis. Par ailleurs, deux des huit salariés ont également été condamnés pour violences en réunion, mais n’ont pas écopé de peine supplémentaire.

« Je m’y attendais, mais en même temps on trouve la décision très injuste. On va faire appel. Ça fait longtemps que la confiance en la justice est cassée », a réagi Hassan Boukri, l’un des prévenus.

« Pour moi, six mois de sursis c’était déjà une catastrophe alors imaginez neuf mois ferme... On ne comprend pas pourquoi les deux personnes condamnées pour séquestration et violences en réunion ont la même peine que les autres uniquement condamnées pour séquestration, c’est complètement incohérent », a affirmé de son côté Reynald Jurek, un autre prévenu, dénonçant une « décision purement politique ».

« Le gouvernement a voulu faire de nous un exemple »

« Le gouvernement a voulu faire de nous un exemple. Et dire aux gens : "Faites attention si vous vous battez pour votre boulot, regardez ce qui peut vous attendre" », a-t-il encore lancé.

Entre le 6 et le 7 janvier 2014, le directeur des ressources humaines ainsi que le directeur de la production avaient été retenus dans les locaux de l’usine de pneumatiques que plusieurs dizaines de salariés avaient occupée avant de les laisser partir. A sa libération, ce dernier avait reconnu qu’il n’y avait « pas eu de comportement qui a porté atteinte à notre intégrité physique », même si « certaines fois, nous n’étions pas très rassurés ».

A la barre, tous les prévenus avaient évoqué « un coup de colère » face à une direction qui « n’apportait aucune réponse » à la « détresse sociale » dans laquelle se trouvaient les salariés de cette entreprise de 1.143 salariés, fermée quelques jours après. Ils avaient aussi réfuté toute préméditation de leur geste : « Si des gens étaient préparés à une telle action, les deux cadres de Goodyear n’auraient pas donné un rendez-vous dans une salle bondée de salariés déjà très remontés », avait expliqué l’avocat des prévenus, Fiodor Rilov.