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Commémoration Châteaubriant - 2020

jeudi 29 octobre 2020, par Admin UL CGT Bagnolet

Texte lu par Michel Venon, secrétaire général de l’Union locale CGT Bagnolet-les Lilas, le jeudi 22 octobre 2020

Monsieur Le 1er Maire Adjoint,
Madame la Députée Honoraire,
Madame la Conseillère Régionale Horaire,
Mesdames, Messieurs les Conseillers Municipaux,
Mesdames et Messieurs les anciens combattants,
Mesdames, Messieurs,

Le 22 octobre 1941, souvenons-nous, ils furent 27 à tomber sous les balles assassines de la soldatesque nazi.
Ce crime a eu lieu dans la carrière de la sablière, près du camp de Choisel, à Châteaubriant

Ces hommes et ces femmes étaient habités par une volonté de transformation sociale. Plusieurs d’entre eux, étaient syndicalistes CGT. Châteaubriant fut une rude épreuve pour la CGT. Parmi ces fusillés se trouvaient des grands dirigeants de fédérations de la CGT, dont le bagnoletais Jules Vercruysses du textile.

Il faut rappeler que la plupart de ces héros de Châteaubriant avaient été frappés par la répression dès le commencement de la drôle de guerre en 1939 et 1940. Ils avaient été alors écartés par la force de leurs fonctions syndicales.

Le ministre pétainiste Pucheu, un ancien des Croix de Feu du Colonel de la Rocque aux ordres, désigna les 27 qui seraient fusillés. Pour cela il constitua sa liste des militants communistes et syndicaliste CGT qui avaient joués un rôle important au moment du Front Populaire.

Le sacrifice de nos camarades à finalement donné du courage. Des grèves furent déclenchées, dès le surlendemain.

Aujourd’hui, on tente de faire oublier leur sacrifice. Mais que veulent-ils, que nous oublions ? Que le patronat avait choisi le camp de l’ennemi, criant depuis 36 « Plutôt Hitler que le Front Populaire ! », rêvant de se venger de son humiliation des acquis du Front Populaire et des avancées sociales majeures arrachées : semaine de 40 heures, congés payés et première conventions collectives.

Pour notre part nous refusons d’oublier, et nous affirmons, haut et fort, que ce passé est notre fierté. Nous avons une dette vis-à-vis de ces militants. Guy MÔQUET, faisait partie de ces martyrs, il n’avait que 17 ans.

Aujourd’hui, nous sommes de plain-pied dans la bataille idéologique. Les censures, les interdictions de dénoncer les fraudes, les abus, ou les attaques contre les travailleurs en lutte, sont inadmissibles !
Les représentants du patronat n’ont pas hésité à taxer la CGT « d’extrémiste » lorsque les salariés se mobilisaient contre la pseudo réforme des retraites, qui rappelons-le est de nouveau en selle.

Le gouvernement court au chevet du patronat qui se dit aux abois, alors que les dividendes gagnés en bourse versés à des actionnaires atteignent des niveaux record. Pendant ce temps, la casse sociale s’alourdie. La crise sanitaire que nous subissons accentue tous ces travers. Les riches sont de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres. Les salariés sont de plus en plus précaires, voir n’ont plus de protections sociales. Lorsque nous manifestons, nous devons subir les provocateurs patentés, et les foudres policières. La liberté de la presse est menacée par différentes mesures.

La Sécurité Sociale, d’Ambroise Croizat, fleuron du Conseil National de la Résistance, est sournoisement remise en cause, par des décisions qui la prive de recettes. L’autonomie va être sortie du régime général par une 5ème branche. Celle-ci sera payée par une augmentation de la CSG des retraités en dehors des cotisations patronales. Demain quelles catégories de malades seront dans ce même cas, si nous laissons faire ?

C’est pourquoi à la CGT nous continuons à proposer des alternatives pour construire une société plus juste basée sur le progrès social, comme le faisait nos camarades.

Partout ou le social se détériore, les nationalismes montent. Les rejets de l’autre se développent, les malheureux qui tentent de fuir les guerres économiques et les conséquences du réchauffement climatique sont parqués, ou se noient dans les mers, par les décisions d’Etats.

Dans ce combat contre l’oubli, du 22 octobre 1941, nous devons féliciter le travail réalisé par l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé, Aincourt. Nous remercions Madame Lucienne Méchaussie, la représentante du comité qui nous fait l’honneur d’être à nos côtés, ainsi que l’Amicale de nous confier leur drapeau pour nos cérémonies.

Plusieurs camarades de Bagnolet et des Lilas villes où intervient note Union Locale, seront enfermés dans ce camp de Châteaubriant. Nous pensons notamment à François ISAAC, délégué de la CGT, receveur au dépôt Floréal, qui sera ensuite conseiller municipal de Bagnolet et porte drapeau de la FNDIRP. Nous ne pouvons pas tous les citer. Nous commémorons leurs mémoires et poursuivons leurs combats dans la société d’aujourd’hui, où la place de l’Humain semble renvoyée au second rang d’une société où seul le pouvoir de l’argent à sa place.

Merci de votre attention.